dimanche 20 février 2022

Les universités anglophones sont-elles favorisées par les gouvernements ?

 Vers 1980, les étudiants et les professeurs du collège Dawson se sont révoltés contre l'éparpillement de l'institution.  Sous le slogan de "No more runaround", ils ont exprimé leur exaspération dans la rue.  Peu de temps après, le CEGEP (collège d'enseignement général et professionnel) Dawson faisait l'acquisition de la maison mère de la congrégation Notre-Dame, coin de Maisonneuve et Atwater.  La chapelle a été convertie en bibliothèque.  Les salles sont assez spacieuses et nombreuses pour regrouper l'enseignement dans ce grand édifice.  Récemment, l'administration du collège avait des plans d'expansion mais le gouvernement du Québec vient de refuser des fonds pour toute expansion du collège.  Les collèges anglophones pourraient se voir imposer un quota d'étudiants francophones bientôt.   

On s'est dépèché de construire deux super-hôpitaux à Montréal : le CUSM (centre universitaire de santé McGill) pour les anglophones et le CHUM (centre hospitalier universitaire de Montréal) pour les francophones.

Une des conséquences de cet empressement, c'est qu'on s'est retrouvé avec de grandes coquilles vides.  L'hôpital Royal Victoria, voisin du campus principal de l'université McGill, est convoité par cette institution d'enseignement.  L'endroit offre des bureaux, des laboratoires, des grandes salles et même une belle grande piscine !  L'université voit un bémol : quels endroits sont contaminés à l'amiante et quel sera le coût des réhabilitations?  Sous le règne des libéraux, McGill prévoyait acheter les édifices pour 700,000,000$.  De l'aide de Québec sera demandé.  Il y a même un projet d'un nouvel auditorium de 2000 places !  La société québecoise des infrastructures n'a examiné aucune autre possibilité, même pas la location d'une partie du complexe.  Des dons, surtout sous forme de terrains, ont été offerts à l'hôpital Royal Victoria à condition qu'ils servent à l'hôpital.  Le projet de loi 219 va corriger ces irrégularités.

Les universités reçoivent en moyenne : 50% de leurs fonds du gouvernement provincial, 21% du gouvernement fédéral, 16% en frais de scolarité et 13% d'autres sources, surtout des dons.  À Montréal,   un étudiant qui choisit d'étudier en anglais a à sa disposition 56% plus de fonds d'immobilisation qu'un étudiant qui choisit d'étudier en francais.  Les revenus totaux versés par Québec pondérés par équivalent étudiant temps plein (EETP) se répartissent ainsi : 

en bas de l'échelle, Concordia avec 5221$/EETP; l'université de Sherbrooke dispose de 6983$/EETP, ETS environ 6000$/EETP, un peu plus pour HEC.  U. Laval, U de Montréal et U Laval sont dans la moyenne.  L'INRS, qui n'offre que des grades supérieurs, reçoit le maximum avec 21,480$/EETP.  Les petites universités comme Bishop's et les composants de L'université du Québec excluant UQAM reçoivent des fonds spéciaux.  Les universités anglophones ont plus d'étudiants étrangers qui payent cher leur enseignement, surtout après la dérèglementation de 2019.

Les fonds fédéraux sont répartis ainsi : 38,3% aux universités anglophones et 61,7 % aux universités anglophones.  Ceci inclut des subventions de recherche attribuées par concours.  Les universités anglophones touchent 41% des ventes de produits et services au Québec soit 5 fois leur poids démographique. Les HEC offrent maintenant un grand nombre de parcours d'études en anglais seulement et sont bilingues plutôt que francaises.  Ceci permet aux HEC d'attirer de nombreux étudiants étrangers payants.  Les universités anglophones courtisent les francophones qui parlent aussi anglais.

Globalement, les universités anglaises disposent de 16,100$/EETP tandis que les universités de langue francaisen'ont que 12,500$/EETP, une différence de 28%.

Revenons au Royal Victoria.  Les journalistes Gilles Paquin et André Sirois qui écrivent dans l'Action Nationale recommandent : 

de ne pas céder la propriété du domaine public.

de procéder par bail amphytéotique

de faire payer McGill.