mardi 18 novembre 2008

sondage de L'association medicale canadienne

Un sondage de l’association médicale canadienne dont les résultats ont été publiés en août 2008 nous révèle l’ampleur de la stigmatisation envèrs la maladie mentale.
Seulement 50% révèlerait à un ami qu’un membre de sa famille a une maladie mentale alors que 72 % d’entre eux parlerait d’un diagnostic de cancer.
46% des canadiens croient qu’on masque un mauvais comportement en se servant de l’expression « maladie mentale ». Environ 60 % des personnes rejointes par téléphone éviteraient de choisir un professionnel qui aurait une maladie mentale. 55% de l’échantillon de 2024 personnes intervewés ne marieraient pas une personne qui a une maladie mentale. 27 % auraient peur de cotoyer un malade mental.
Pourtant 15 % de l’échantillon ont déjà eu un diagnostic de dépression! 50 % disent que l’abus de drogues ou d’alcool ne sont pas des maladies mentales.
Cependant, 72% des personnes sondées croient que le traitement des maladies mentales mérite un financement de l’état au même titre que les autres maladies. 80% des canadiens éviteraient la compagnie de quelqu’un qui a un problème d’alcool ou de drogue et moins de 5 % engageraient quelqu’un qui a un problème de drogue ou d’alcool.
Un sondage de l’AMC effectué auprès des médecins nous informe que :
85% des généralistes traitent des patients qui ont une maladie mentale chronique.
64% des médecins disent que l’acces aux soins psychiatriques est médiocre ou faible.

Le poete de Bordeaux



La drogue

J'ai souvent pris de la drogue et ses dérivés.
J'ai descendu en enfer.
J'ai même essayé les opiacées.
Je conclu que l'enfer est sur terre ! ! !

J'ai vu les pires saloperies des hommes…
Depuis l'histoire de la pomme.
Si Ève était la concubine d'Adam.
Adam n'a rien changé depuis ce temps.

Parfois, j'aimerais reprendre certain produits.
Je sais qu'ils ont écrit ma vie.
J'ai reçu sans eau au fond d'un puit.
Dans l'océan de l'oubli.

Je suis devenu un cavalier essoufflé.
J'ai déjà été essoufflant ; je veux me reposer.
Je connais maintenant la fatigue.
Ma sentence fait partie de mon intrigue.
J'ai déjà eu du plaisir.
La drogue maintenant me fait du déplaisir.
Je n'ai plus le même désir.
La mort cherchait à me faire mourir.

Il me reste l'avenir.
Sans drogue je veux vivre.
Je veux connaître la joie.
Parce que trop lourde est ma croix ! ! !

J'ai souvent pris de la drogue et ses dérivés.
J'ai descendu en enfer.
J'ai même essayé les opiacées.
Je conclu que l'enfer est sur terre ! ! !
JEAN-PIERRE LIZOTTE

Lisez d'autres poemes au www.souverains.qc.ca/recidivi.html

samedi 8 novembre 2008

Mort de Claudio Castagnetta à Quebec

Environ 150 manifestants se sont réunis le 20 septembre 2008 pour souligner le premier anniversaire de la mort de Claudio Castagnetta, un ressortissant italien. Le 18 septembre 2007, il circulait pieds nus dans une épicerie et dérangait la clientelle, donc le gérant a fait appel à la police. Six policiers sont intervenus et ont utilisé des décharges de Taser car il résistait à son arrestation. Au quartier cellulaire du parc Victoria où on l'a d'abord ammené, il se frappe la tête sur les murs : pour le protéger, on lui met un casque de hockey. Il crie la nuit, enlève ses vêtements et a des convulsions. À midi, il est transporté au Palais de Justice de Québec : il lèche les murs, vomit, s'asperge le visage avec l'eau de la toilette. On note aussi des propos incohérents et des pertes d'équilibre donc il ne comparait pas et est transféré au centre de détention de Québec. On croit qu'il résiste passivement mais il est inconscient. Il meurt à l'hôpital le lendemain.
À l'autopsie, le Dr Jean Brochu a établi que Castagnetta est mort d'un oedeme cérébral donc les décharges de Taser qu'il a recues n'ont pas causé la mort. On a décelé de la métamphétamine dans son urine.
La députée péquiste Agnes Maltais appuie un moratoire sur le Taser ainsi qu'une entité indépendante pour enquêter sur la police. Le consul honoraire d'Italie à Québec Ricardo Rossini fait pression sur les gouvernements du Canada et du Québec pour qu'il y ait une enquête sur le décès.

Par ailleurs, le rapport du coroner sur la mort de Mohamed Anas Bennis survenue le 1 décembre 2005 ne sera pas rendu public. Le ministre de la sécurité publique utilise l'article 101 de la loi sur la recherche des causes et des circonstances de décès pour ne pas publier ce rapport pour protéger les intérêts de l'autorité civile. La police de Montréal a été impliquée dans 40 morts en 20 ans. En 5 ans, 53 civils sont morts lors d'opérations policières au Québec et 12 policiers sont morts en devoir à Montréal.

dimanche 2 novembre 2008

Troubles concomitants

Troubles concomitants:
Usage de cannabis chez les schizophrènes

Dans le Schizophrenia Bulletin (2007 pages 947 et suivantes) Bruce Rounsaville rapporte qu’il est courant que les patients en psychose fassent usage de cannabis. Quelle est la cause? Quelle est la conséquence? Quelle est la contribution du cannabis à la psychose? Comment classifier cet épisode car le DSM IV exclue un diagnostic de schizophrénie si la psychose peut être due à une substance psychoactive? Un Américain sur 7 admet faire un usage de cannabis mais la moitié des Américains schizophrènes admettent en faire usage.
Henquet (Schizophrenia Bulletin – 2005 pages 608 et suivantes ) dans sa méta analyse de 7 études à long terme, rapporte que le risque est doublé chez les utilisateurs de cannabis. La plupart des psychiatres sont plus prudents et indiquent qu’une contribution génétique s’ajoute à une contribution environnementale (stress, nouvelles responsabilités, etc. ) pour augmenter les risques. Le cannabis n’accroit probablement pas l’incidence de la schizophrénie mais la précipite et l’aggrave.
Une plus grande apathie peut être attribuée à la consommation de nombreuses drogues dont le cannabis.
À la conférence du 21 octobre, le Dr Barabé commence en indiquant que la distinction entre une psychose toxique et le début d’une schizophrénie est difficile à établir. Les mêmes syptomes sont présents; donc un suivi pendant un certain temps avec abstinence nous le dira. Une des causes de la consommation est la vie plate (sans travail, vie seul, pas d’activité dans laquelle il s’investit, mauvaises fréquentations) que mènent la plupart des schizophrènes. Les impacts de la consommation peuvent être dévastateurs : risque augmenté de violence, de suicide, moins de stabilité au travail ou aux études, problèmes financiers et problèmes de logement. Enfin, quand il fait partie du monde de la drogue, et surtout s’il est endetté, l’individu peut être appelé à être un pion sur un échiquier qui assume des risques et peut être sacrifié dans un jeu complexe d’exploitation.
Pour demander à quelqu’un de changer de comportement, il doit :
1- avoir la capacité à s’investir
2- reconnaître que c’est nécessaire
3- avoir confiance en ses capacités.

Les intercventions pour parvenir à une prise de conscience de la problematique peuvent susciter le questionnement entre la consommation et les objectifs de vie, stimuler les sources de motivation et rammener l’espoir en rappelant les réussites passées. La famille ne doit pas déresponsabiliser le patient mais doit garder le contact.
L’effet d’un joint sur les poumons peut être aussi délétère que 5 cigarettes. Cependant, il n’y a pas d’effet neurotoxique à long terme.
Les schizophrènes faisant usage de cannabis vont rechuter plus souvent (Liszen 1994) et auront plus souvent besoin d’hospitalisations ( qui seront plus longues). La première psychose arrive plus tôt chez les utilisateurs de cannabis ( American Journal of Psychiatry 2004,161 pages 501-506). D’autres conséquences des troubles concommitents incluent l’itinérence, l’aliénation, la judiciarisation, un risque accru de violence (comme agresseur, victime ou suicide), une moins grande fidélité au traitement, enfin un pronostic plus sombre et une espérence de vie diminuée.

Dans le British Journal of Psychiatry, (2004 : 184 pages 110 à 117, Louise Arseneault et al) on conclut qu’on peut diminuer l’incidence de psychoses en prévenant l’usage de cannabis chez les jeunes.

Au Québec, la SAAQ a publié en 2004 une étude montrant que le cannabis double le risque d'accident mortel alors qu'une alcoolémie de 0,08 l'augmente de 24 fois. Le cannabis mélangé à une alcoolémie de 0,08 augmente le risque de 200 fois.