En août 2022, Abdulla Shaikh avait tué trois personnes au hasard à Montréal et à Laval en 24 heures. Il a été abattu par le groupe tactique d'intervention de la police de Montréal peu après. Ce qui est nouveau dans le dossier, c'est le rapport de la coroner Géhane Kamel qui a reçu 56 témoignages et qui formule 22 recommendations pour prévenir un autre drame semblable.
Elle dénonce une pénurie de psychiatres et le travail en silo des intervenants. Abdulla Shaikh avait un trouble de la personnalité et ne participait pas de façon soutenue avec le suivi intensif en milieu de l'hôpital Cité de la santé de Laval. On l'avait trouvé non criminellement responsable d'infractions commises en 2018. Il a été hospitalisé quelques fois (à la Cité de la santé). Il était assujeti à la commission d'examen des troubles mentaux. La coroner estime qu'un hôpital général n'a pas la capacité de prendre en charge des patients de cette complexité et niveau de dangerosité.
La coroner réclame l'instauration d'un tribunal spécialisé en santé mentale (comme le recommande l'association des médecins psychiatres du Québec). La loi P-38 permet d'imposer une évaluation psychiatrique contre le gré du patient seulement si il y a un danger "grave et immédiat".
La coroner recommande aussi la règlementation des pièces d'arme à feu, l'aide avec des intervenants psychosociaux pour aider la police qui fait face à une crise psychiatrique, de meilleurs suivis et plus de ressources d'hébergement. Elle recommande aussi de bonifier la prise en charge des personnes qui passent sous le filet de sécurité comme Abdulla.
