samedi 20 octobre 2018

Biopreparat : la guerre biologique sovietique

La société Biopreparat engageait 30,000 personnes pour préparer des virus et bactéries mortels.  Antrax, tularémie, fièvre equine vénézuélienne, variole, fièvre aphteuse des bovins, fièvre africaine des porcs, ornithrose et psittacose (pour la volaille), typhus : la liste des virus et bactéries qui peuvent causer des épidémies et des epizooties fait trembler.  Le réseau d'armement biologique soviétique incluait des sites de recherche à Minsk, Leningrad, Moscou, Zagorsk, Vladimir, Kirov, Koltsovo. Irtoutsk, Vladivostok, OtarTachkent, Almaty, Volvograd, Golitsino, Lioubitchani, Obolensk, Striji, plus, bien sur, l'île du renouveau dans la mer d'Aral, un lac salé où on faisait des tests critiques sur des animaux.  D'autres installations étaient exploitées à Vilnius, Kirichi, Koubinka, Iochkar-Ola, Penza, Chikhani, Aralsk, Kourgan, Zima, Berdsk, Stepnogorsk, Kourgan.  Le colonel Kanatjan Alibekov dirigeait l'entreprise.  Il a fait defection aux États-Unis, emportant sa famille et il a écrit le livre "La guerre des germes" (traduction francaise de Jean-Charles Provost, édité par Libre Expression, titre original : "Biohazard" publié par Random House, ISBN 2-89111-907-X (C) 1999 by Ken Alibek).  Dans ce livre, il nous parle de son ascension, des accidents (incluant Sverdlovsk, 1979), de la bureaucratie du Kremlin, de la defection de Pasetchnick (page 206), de l'épidémie de tularémie de l'été 1942 en Russie du Sud qui a probablement été provoquée (page 58), il patauge dans la tularémie ( page 104), il est infecté (page 108), Ustinof s'injecte le virus Marbourg accidentellement (page 188), des inspections internationales (page 292), de sa demission (page 351).
Parmi les projets les plus sombres de Biopreparat, on cherchait à preparer un seul agent pathogène pour provoquer deux maladies différentes : un gene de toxine antimyélyne dans Esrinea Pseudotuberculosis.  À quand ce plasmide dans Ersinia Pestis? l'auteur nous parle aussi de ses projets , et des approaches discrètes de pays qui lui suggéraient de reprendre son sarreau de chercheur ( la Corée du Sud, la France et Israel).
L'auteur conclut ainsi:
Quand j'étais un petit garcon, au Kazakhstan, j'ai trouvé par hasard un livre sur un médecin qui riaqua sa vie et sa santé pour guérir ses patients,  C'était le médecin que je voulais être.  Je ne puis détruire les armes que j'ai fabriquées, ni effacer les recherches que j'ai encourages en tant que responsible scientifique du programme d'armement biologique de l'Union Soviétique.  Chaque jour, pourtant, je fais tout en mon pouvoir pour en aténuer les effets,  L'idée qui m'aiguillonne est qu'en cet instant précis, un autre père de trois enfants est peut-être assis derrière une table, dans une sale de conference, et projette la mort de millions de personnes.  C'est ma manière d'honorer le serment medical que j'ai pr;té il y a si longtemps.