lundi 3 décembre 2012

Les cliniques médicales Lacroix

Les médecins sont libres de se désaffilier du régime de la Régie d’assurance-maladie du Québec et de facturer directement leurs patients.  C’est le choix d’au moins 183 omnipraticiens et au moins 75 spécialistes au Québec.  Après tout, nous sommes dans un système d’entreprises privées!  C’est ce qu’a fait le Dr Marc Lacroix et ses associés.  Ils offrent une consultation à 99$, ou un bilan de santé à 595$, qui comprend un examen d’une heure et une rencontre d’une demi-heure pour communiquer les résultats des analyses.  D’autres formules sont offertes dont une couverture corporative, pour couvrir les employés d’une même entreprise.  Ouverts à l’idée d’offrir des services là où ils sont requis, les cliniques Lacroix offrent de fournir une couverture médicales lors de grands événements dans la région de Québec comme les super-concerts.  Les cliniques Lacroix sont situées à Lac-Beauport, Cap-Rouge, Saint-Jean Chrisostome, Sillery, et les cliniques affiliées au réseau sont à Bromont, Terrebonne et Victoriaville.  Est-ce que la médecine de demain réservera une plus grande place au privé?   Est-ce que la difficulté à trouver un médecin de famille va propulser les cliniques désaffiliées au régime RAMQ?

Viennent de paraitre...

The teenage brain 2015 - Harper Collins, Le cerveau continue d'évoluer dans la vingtaine de Frances E Jensen, A neuroscintist's survival guide to raising adolescents and young adults

Le livre de la Lumière de Alexandra Soldano, traduit en francais par la chanteuse Ginette Reno.

Le surdiagnostic Rendre les gens malades par la poursuite de la santé.  Par H. Gilbert Welch, Dr Lisa M. Schwartz et Dr Steven Woloshin.  Traduit en francais par Fernand Turcotte, paru aux presses de l'université Laval.  Le surdiagnostic a conduit des millions de personnes à devenir des patients à se faire traiter pour rien et a ajouté aux coûts. ISBN 978-2-7637-9659-8

Je suis une personne, pas une maladie : la maladie mentale, l'espoir d'un mieux-etre
Oeuvre de plusieurs auteurs dont deux psychiatres et Luc Vigneault, pair-aidant. Aussi disponible sous forme de CD.

Privé de soins Contre la régression tranquille en santé.  Par Dr Alain Vadeboucoeur.  Paru aux éditions Lux ISBN 9782895961444  Un plaidoyer vibrant en faveur de notre système public de santé

Suspicious minds : How culture shapes madness by Joel Gold and Ian Gold
http://publications.mcgill.ca/mcgillnews/2014/08/11/14047/

Santé : l'heure des choix Par Claude Castonguay, paru chez Boréal ISBN 978-2-7646-2203-2  Le père de l'assurance-maladie explore des pistes de solutions pour que le système puisse continuer de traiter tout le monde.  Changements dans le mode de rémunération des médecins?  Dans le financement des hôpitaux?  Dans la formule de financement de la RAMQ?   Frais imposés à ceux qui peuvent payer les soins? 

Le crack : les cailloux de l'enfer de Agnès Reynaud

Les comportements dans le domaine de la santé  Comprendre pour mieux intervenir, par Gaston Godin, de l'université Laval, un expert en la matière.  Ce livre aidera les professionnels de la santé à transformer leurs conseils en plans d'action.

La mission secrete de Julia Léveillée  Roman jeunesse par Julie Vincelette publié par les éditions Z'Ailées aussi disponible sous forme de livre électronique.  Ce livre enseigne aux jeunes de ne pas se culpabiliser pour les maladies mentales de leurs proches.

Pour les usagers de la psychiatrie acteurs de leur propre vie  Collectif sous la direction de Tim Greacen.  Ce livre offre une perspective récente sur le rétablissement, l'inclusion sociale et l'empowerment en santé mentale.  Éditions Érès, ISBN 978-2-7492-1608-9 .  De larges sections de ce livre ont fait l'objet d'une publication en langue anglaise sous le titre de Empowerment, lifelong Learning and Recovery in Mental Health, Palgrave Macmillam, 2012

Saving Normal An insider's revolt against out-of-control psychiatric diagnosis, DSM-5, big pharma, and the medicalization of ordinary life. Par Allen Frances, psychiatre, ISBN 978-0-06-222925-0, Harper Collins publishers

mardi 30 octobre 2012

Quel accueil réserve-t-on aux réfugiés?

Le programme fédéral de santé interimaire est modifié depuis le premier juin 2012. Désormais, les seuls services couverts seront les consultations avec un médecin ou les soins hospitaliers (et les médicaments) nécessaires pour prévenir ou traiter une situation présentant un risque ou un état préoccupant pour la santé publique. On ne met donc pas en doute les vaccins, les soins contre la tuberculose et les examens exigés par les autorités de l’immigration.


Les coupures dans les soins touchent donc : les soins de la vue et des dents, les appareils auditifs, la physiothérapie, l’oxygène, les ambulances, les marchettes et les chaises roulantes, l’insuline pour les diabétiques, les examens médicaux qui ne s’adressent pas à une maladie ou une blessure précise, les soins entourant l’accouchement, les soins de longue durée et les soins à domicile, la chimiothérapie, les soins concernant la stérilisation ou la fertilité, la consultation avec un psychologue. Même certaines maladies infectieuses comme la pneumonie ou la pyelonéphrite ne sont plus couvertes par le gouvernement fédéral! Pour ce qui est des soins psychiatriques, seuls les cas présentant un danger pour le public seront couverts!

Le gouvernement fédéral compte économiser ainsi 20,000,000 $ par an. L’administration du système de santé des réfugiés est confiée à la Croix Bleue Médivie.
Doit-on s’attendre à ce qu’une personne qui arrive ici sans famille se trouve un emploi si il ne voit pas bien? Quand va-t-il prendre soin de ses dents si il s’est endetté pour payer des soins médicaux?

Je laisse le dernier mot au Dr Paul Cauford, de Scarborough :

« Je ne comprends pas pourquoi notre gouvernement fragilise les personnes les plus vulnérables »

Mise à jour du 19 février 2016
Le programme fédéral de santé intérimaire sera rétabli le 1er avril 2016.  Le coût est estimé à 12,500,000 $ d'ici deux ans pour les réfugiés et les demandeurs d'asile.  À partir d'avril 2017 les réfugiés sélectionnés pourront avoir dans leur pays d'origine certains soins comme des vaccins.

vendredi 26 octobre 2012

La garde en établissement et le code civil

Article 10 – Toute personne est inviolable et a droit à son intégrité. Sauf dans les cas prévus par la loi, nul ne peut porter atteinte sans son consentement libre et éclairé.


Article 11 – Nul ne peut être soumis sans son consentement à des soins, quelle qu’en soit la nature, qu’il s’agisse d’examens, de prélèvements, de traitements ou de toute autre intervention. (Si l’intéressé est inapte, son mandataire ou une personne autorisée par la loi le remplace)

Article 13 – (Exception en cas d’urgence)

Articles 26 à 31 – De la garde en établissement et de l’évaluation psychiatrique

La garde préventive est une mesure exceptionnelle qui permet de garder à l’hôpital quelqu’un qui s’y oppose pendant au plus 72 heures (en excluant les samedis, dimanches et jours fériés) parce que cette personne présente un danger grave et immédiat.

La garde provisoire est la garde autorisée par le tribunal en vue de soumettre à deux évaluations psychiatriques quelqu’un qui s’y oppose. Le premier examen doit être effectué dans les 24 heures de la prise en charge ou de l’ordonnance du tribunal. Si le psychiatre conclut qu’il est nécessaire de continuer la garde en établissement, un deuxième avis d’un autre psychiatre est requis dans les 96 heures. La garde peut continuer sur la foi de ces examens pour 48 heures supplémentaires. Si la garde doit continuer, elle sera autorisée par un juge qui établira la durée de cette garde autorisée. Dès que la garde n’est plus justifiée, la personne doit être libérée. Si le tribunal a fixé la garde à plus de 21 jours, des examens psychiatriques doivent être effectués après 21 jours et ensuite à tous les trois mois. La personne sous garde est privée de sa liberté mais garde ses autres droits. En particulier, il a le droit de prendre connaissance de son plan de traitement, de savoir où il est, de connaitre ses droits et recours, de savoir quand est prévue la fin de sa garde, d’être traité avec respect et dignité. Il peut communiquer avec ses proches ou un avocat. Des recours d’appel existent en autant que des échéances soient respectées.

En 2004, la Cour du Québec du district de Montréal a reçu 2136 requêtes pour garde en établissement. Dans seulement 520 cas, les personnes visées étaient présentes à l’audition. Sur ce nombre, 327 personnes étaient représentées par un avocat. Seulement 18 requêtes ont été rejetées. 

D'autres informations sont disponibles sur le site: www.agidd.org

samedi 18 août 2012

Mort d'une décharge de Taser

Le 13 avril 2012, Jeff Oatway, un homme de 34 ans qui était emprisonné, est mort des suites d'une décharge de Taser à Edmonton.  Sa mère le décrit comme vivant dans la rue avec des problèmes de drogues.  Quand elle contactait l'hôpital local, on lui répondait qu'il n'y avait pas de lit disponible pour lui.  Jeff Oatway est la quatrième victime de Taser à Edmonton depuis que les Taser ont été déployés dans cette ville en 2001.  400 des 1400 policiers de la ville ont reçu la formation qui les autorise à se servir du pistolet électrique.  Les autres victimes sont:
Trevor Griwolfson le 29 octobre 2008 après 3 décharges
Alesandro Fiacco le 24 décembre 2005 (sous l'effet de la cocaine)
Ronald Perry le 23 mars 2004.
Les policiers d'Edmonton ont utilisé la Taser 253 fois en 2005, 130 fois en 2006 et 89 fois en 2007.  Des statistiques plus récentes ne sont pas disponibles.
Mitch Cutknife a été témoin de la bagarre alors qu'on cherchait à déménager Oatway pour qu'il puisse comparaitre en cour.  Selon Cutknife, Oatway était menoté quand un groupe de policiers ont fait usage du Taser le 11 avril.  Un deuxième témoin, Kevin Lameman aportera peut-être des éclaircissements.  Pour plus de détails, vous pouvez consulter les sites web suivants:
www.globaltvedmonton.com/update+man+tasered+by+police+dies+from+injuries/6442620539/story.html
www.cbc.ca/news/canada/edmonton/story/2012/04/13/edmonton-man-dies-taser.html
www.edmontonjournal.com/news/witness+describes+battle+police+cells+before+struck+with+Taser+video/6525678/story.html
www.lastlinkontheleft.com/e2012oatway.html
L'équipe du Alberta serious incident response team enquête.  Le pathologiste Dr Graeme Dowling a dit en 2006 au Edmonton Sun qu'il n'y a jamais eu de cas où une décharge de Taser avait causé une mort.  Pour voir la liste des plus de 700 cas de décès causés par un Taser, consultez le www.truthnottasers.blogspot.com  

jeudi 12 juillet 2012

2012: un été chaud en psychiatrie à Montréal

Une prise d'otage à l'institut Philippe Pinel a tenu le personnel en halène en avril 2011.  À l'hôpital Maisonneuve-Rosemont, un patient s'était projeté de la fenêtre de sa chambre pour se suicider.  On a verrouillé les fenêtres des chambres de psychiatrie depuis.
Cet été aussi apporte son lot d'incidents.
À l'hôpital Notre Dame (du CHUM) le patient Idelson Guerrier a essayé d'étouffer une patiente de 71 ans.  Deux autres morts suspectes qui sont survenues avant cette attaque lui seront peut-être attribuées.
Depuis quelques années, Idelson Guerrier a été accusé de violence conjugale, cambriolage, agression, informations trompeuses à un policier et harcellement.  À l'hôpital, il ne semblait pas violent.
Le 7 juillet de cette année, soit moins d'un an après l'incident semblable, un patient de l'hôpital Maisonneuve Rosemont s'est jeté dans le vide à partir d'un salon du 9e étage.  Il n'était pas admis en psychiatrie.  Le coroner enquête.

samedi 5 mai 2012

Fermeture d'un refuge à Montréal

Le refuge Projets autochtones du Québec qui acceuille des inuits et des indiens sur la rue de la Gauchetière cherche à déménager mais ne trouve pas d'autre local.  Le bail qui le lie au CSSS Jeanne-Mance se termine le 30 juin 2012 et le propriétaire souhaite convertir l'espace en bureaux.  53 emplacements ont été proposés mais les arrondissements (y compris l'arrondissement Ville-Marie) ne veulent pas d'un nouveau refuge.  Le local actuel abrite 30 lits pour hommes et 7 lits pour femmes.  Les subventions du gouvernement fédéral sont conditionnelles à la signature d'un bail d'au moins 5 ans.  En même temps, le centre d'amitié autochtone, au coin Saint-Laurent et Ontario, n'est plus membre du Regroupement des centres dù,amitié autochtones du Québec, ce qui le privera de subventions.  Y aura-t-il plus d'autochtones dans les rues de Montréal?

samedi 28 avril 2012

Fermeture de Kingston et Leclerc!

Le ministre Vic Toews a surpris les services correctionnels en annonçant la fermeture de la prison de Kingston, du centre régionnal de traitement ( qui est à l'intérieur des murs de la prison de Kingston) et de l'institut Leclerc à Laval.  Il compte économiser $120,000,000 par an sur son budget annuel de $3,000,000,000.  Les services correctionnels du Canada encadrent 15,000 détenus dont 2,000 partagent une cellule prévue pour un prisonier.  Il y a 350 prisoniers à Kingston encadrés par 465 employés, plus 130 patients au centre régionnal de traitement surveillés par 178 employés.  La moitié des détenus de Kingston purgent une peine de prison à vie.  L'institut Leclerc, ouvert en 1961, est un établissement à sécurité moyenne qui détient près de 500 détenus surveillés par 358 employés.  On y a amménagé une buanderie qui dessert 32 hopitaux québecois.  Aucune construction de prison n'est prévue, les détenus devront donc tous être transférés...  Où?
La surpopulation de Millhaven en Ontario excède 100 détenus et Sainte Anne des Plaines, près de Saint Jérome, en  a  200 de trop.  La vénérable prison de Kingston, ouverte en 1835, tient un rôle spécial en acceuillant un grand nombre de meurtriers.  Elle a connu des émeutes en 1954 et 1971 et ses évadés les plus connus sont Red Ryan et Ty Conn.
Si les 1000 détenus de ces 3 centres sont transférés dans des institutions qui sont déjà surpeuplés, on doit s'attendre à un niveau de violence accru envers les prisonniers et les gardiens. Bientôt nous pourrons dire:" Monsieur Toews, on l'avait prévu!"