Selon le bureau du coroner, 142 décès par hypothermie sont survenus au Québec entre 2015 et 2021. 21 d'entre eux sont survenus dans des communautés autochtones. Akulivik, village de 600 âmes a perdu 5 habitants dans le froid depuis 2015 ; Salluit compte 4 décès semblables. Il y a eu une perte de transmission du savoir ancestral ; les jeunes ne s'habillent pas toujours convenablement et sont mal préparés en cas de tempête soudaine. En cas de conflit avec un proche, l'inouit ne peut pas s'enfermer dans sa chambre; il va dehors. Dans le trois quart des cas, les victimes étaient sous l'effet de l'alcool. En 2017, le décès d'Alicie Inukpuk à 11 ans a marqué les esprits à Umiujaq. On l'a trouvée gelée à mort, à l'extérieur du village, intoxiquée.
Toujours entre 2015 et 2021, 63 décès par hypothermie ont été constatés chez les 70 ans et plus. Ces décès sont souvent liés à des troubles cognitifs et/ou une mobilité réduite. En 2019, la mère de Gilles Duceppe (député fédéral pendant 21 ans et chef du Bloc québécois de 1997 à 2001, puis en 2015) a causé tout un émoi quand on l'a trouvée gelée près d'une porte extérieure de la résidence pour ainés qu'elle habitait. Elle était sortie à cause d'une allarme d'incendie; la porte se refermant,elle était barrée de l'extérieur. La famille Duceppe a déposé une poursuite de 1,250,000$ contre la résidence Lux Gouverneur.
En avril 2019, Antoine Poker (qui avait 49 ans) est décédé dans une forêt de la Basse-Côte-Nord. Sa motoneige sMest enlisée. Il n'était pas seul, mais quand les secours sont arrivés, il était trop tard. À Montréal, dans la dernière année, deux autochtones sont morts après avoir passé la nuit à l'extérieur au froid. Raphael André en janvier 2021 et Ellisapie Pootoogook en novembre 2021 sont morts gelés dehors.
