samedi 20 février 2010

Les droits et libertés

Rédigé par :Christine Robertson

« Les Droits et Libertés en santé mentale : un enjeu collectif »

Le 10 novembre dernier, j'ai assisté à un colloque organisé par le Collectif de défense des droits de la Montérégie. Ce Colloque s'intitulait : « Droits et Libertés en santé mentale : un enjeu collectif ».

Ce colloque avait pour but de dénoncer les pratiques psychiatriques vis-à-vis les usagers des services en santé mentale.

M. Normand Lemieux, président du Collectif de défense des droits de la Montérégie(CDDM) et de l'Association des groupes d'intervention en défense de droits en santé mentale du Québec(AGIDD-SMQ),
dit que lui-même, quand il a été hospitalisé pour la première fois en 1978, qu'il s'est retrouvé dans une « boîte », à l'étage psychi-atrique, et il se demandait ce qu'il faisait là. Il avait des peurs et ne se sentais pas protéger. On lui a offert des médicaments sans lui expliquer pourquoi il devait les prendre, ni lesquels. On ne l'a même pas informer sur son diagnostic. Quelque temps après son hospitalisation, il a été réadmis et en as appris un peu plus sur son diagnostic qu'on lui avait attribué.

Il a connu le CDDM en 1988, suite à une entorse lombaire quand il était concierge dans une ressource alternative en santé mentale. Au CDDM, il a eu gain de cause avec la CSST. Et s'est là qu'il a commencé à s'impliquer dans le comité droit et par la suite, il est devenu formateur des droits et recours. Il dit qu'en raison de toutes ces années de militantisme, qu'il sait bien que le respect des droits des personnes vivant un problème de santé mentale n'est pas assuré en toute circonstance. « Quoi faire pour que le respect des droits et libertés des personnes utilisatrices soient assurés en tout temps? »

Il prend l'exemple de la médication qui est au cœur de la vie des personnes qui vivent un problème de santé mentale. Bien des psychiatres ne prennent pas le temps d'expliquer les effets secondaires indésirables des médicaments qu'ils prescrivent, comme la dyskinésie tardive.

Il dit que le consentement au soin libre et éclairé est trop souvent bafoué et même inexistant. Car les personnes utilisatrices de services n'ont pas accès à l'information nécessaire pour donner leur consentement libre et éclairé.

Il dit que : « Bref, il faut un peu plus d'humanisme pour que le respect des droits et libertés des personnes utilisatrices de services soient assuré en toute circonstance. Plus d'humanisme, car les personnes sont confrontées à la souffrance humaine. »

Il dit aussi que durant son parcours en psychiatrie, qu'il a quand même eu des bons services de ses infirmières et préposés.
Mais par contre, il y a des histoires d'horreur comme le démontre un recours collectif mené par une femme utilisatrice et le CDDM, contre un hopital ; pour des pratiques abusives de contention et d'isolement; de 1997 à 2005. À l'occasion de ses 8 hospitalisations, cette femme, a été mise à nue publiquement, s'est vue enfilée une couche et a été complètement immobilisé sur une civière par une combinaison Argentino (la camisole de force). Normand sais que le droit au sous-vêtement n'est pas inscrit à la Charte des droits et libertés,
mais le droit à la dignité, oui.

Et c'est dans ce contexte, que la journée s'est déroulée par une réflexion et un débat.

M. Paul Morin, ancien coordinateur du CDDM et professeur chercheur à l'Université de Sherbrooke, a ensuite pris la parole et nous a lancé sur des pistes de réflexion sur l'appropriation du pouvoir individuel et collectif des personnes utilisatrices des services de santé mentale. Il définit l'appropriation du pouvoir comme suit :

1- Avoir la possibilité d'exercer des choix libres et éclairés.

2- Participer activement aux décisions qui ont un impact sur sa vie.

3- Pouvoir actualiser son potentiel de croissance personnelle, professionnelle et sociale.

4- Pouvoir connaître, comprendre, exercer, et défendre ses droits

Il dit que les implications pour la pratique est l'inclusion sociale, soit que les personnes avec des problèmes de santé mentale majeurs ont le droit de vivre dans la communauté; il s'agit d'une base pour le rétablissement(domicile).
Il dit qu'être sans travail et pauvre est très stressant
pour la personne ayant un problème de santé mentale.

M. Morin a aussi touché : « Les politiques, systèmes et institutions ». Je peux seulement en parler brièvement. La politique de santé mentale, depuis 1989 est la suivante :
« Assurer la primauté de la personne implique le respect de sa personnalité, de sa façon de vivre, de ses différences et des liens qu'elle entretient avec son environnement. C'est également miser sur ses capacités, tenir compte de son point de vue, favoriser sa participation et celle de ses proches. Cette orientation suppose enfin sa participation dans les décisions qui la concernent, la prise en considération de l'ensemble de ces besoins et de sa condition bio-psycho-sociale ainsi que le respect de ses droits. »

Dr. Messier a ensuite pris la parole, après le dîner. Il nous tous de suite fait part du code de déontologie d'où le médecin doit respecter les droits et libertés de la personne malade. Il accepte bien que des patients revendique leur hospitalisation. Il dit que c'est leur droit.
Le code de déontologie dit aussi que le médecin ne peut entreprendre de relation avec son ou sa patiente, etc… Les médecins doivent prêter le serment d'Hypocrate lorsqu'ils deviennent médecins. C'est très sévère.

Par la suite, nous avons eu un autre intervenant, M. Guay, qui avait comme philosophie d'aller au-delà des rencontres médicales régulières, et faire du cas par cas, pour venir en aident aux usagers de la santé mentale de façon individuel en tenant compte de leurs problématiques bien distinctes.

Pour finir la journée, M. Paul Morin s'est adressé à tous en disant que les services dispensés aux utilisateurs de service en santé mentaledoivent changer. Les droits et libertés des utilisateurs de services doivent être respectés selon la Charte des droits de la personne et selon la Loi de la Santé et des Services Sociaux.

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