dimanche 13 décembre 2020

Décès de Claude Castonguay

 On considère généralement que Claude Castonguay est le père de l'assurance-maladie au Québec.  Il a aidé Jean Lesage à établir la régie des rentes du Québec, il a aussi joué un role clé dans la rédaction du code des professions.  Il a été ministre de la santé, de la famille et du Bien-être social pour un seul mandat, jusqu'en 1973.  Mais il a continué d'être une éminence grise du gouvernement, par exemple pour l'assurance-médicaments en 1996.  Il était fier d'avoir instauré un système sans surfacturation ni ticket modérateur.  

Et maintenant?  Il critiquait le système actuel ; toute proposition de changement fait face à une critique de "vache sacrée", le système est "bureaucratisé", le système a, selon lui, besoin de "changements profonds".  Selon lui, "il faut trouver une nouvelle source de financement".  Et maintenant, il est enclin à approuver le "ticket modérateur".  Le système était fragile même avant la crise du COVID19.  Il y a eu des coupures et des fermetures, des vacances d'été, le virage ambulatoire (où ou deshospitalise le plus possible).  Il y a depuis longtemps des "lits bloqués", des lits d'hopital occupé par des clientelles qui pourraient recevoir des soins dans un lieu de transition mais ces ressources ne peuvent pas accueillir de nouveaux patients.  

Le système d'assurance-maladie a maintenant 50 ans, mais il est en crise.  Étant donné que la médicalisation d'un problème ne coûte rien, on médicalise à outrance.  Comme tous les médicaments sont gratuits, on ne cherche plus l'économie.  Pourrait-on exclure certains soins comme les vasectomies, le cancer, les maladies pulmonaires obstructives, les soins cardiaques? On a tendance à augmenter les charges du système, par exemple on se prépare à inclure les soins des enfants d'immigrants.  Est-ce qu'on pourrait en ajouter au système péri-médical non-assuré (qui inclut les ambulances, la physiothérapie, la psychologie, la plupart des soins dentaires, par exemple) ? 

M. Castonguay a étudié l'actuariat, mais est-ce que dans ces systèmes de ressources sociales on a pris en charge le vieillissement de la population, des taux d'intérêt près de zero, la croissance des roles des gouvernements, l'hésitation du fédéral d'assumer sa part?  En janvier 1966, le régime des rentes du Québec a des millions de cotisants et très peu de rentiers.  Ça permet au système d'accumuler des fonds de réserve pour les futurs rentiers.  Mais ces fonds seront inssufisants.  Est-ce qu'on se tourne encore vers une nuovelle source de financement ?  Quelles seront ces sources?  Quest-ce qu'on peut taxer davantage?

Pour en savoir plus, il a écrit son auto-biographie: "Mémoire d'un révolutionnaire tranquille".