jeudi 3 juillet 2008

Pauvre Job!

Pauvre Job!

Il se promène, les poches vides, a l’affût de nourriture comme un chasseur est a l’affût du gibier. Sa situation est complexe ; comment peut-il l’améliorer?
Il a perdu son passeport depuis des années, sa carte d’assurance-sociale lui a été volée, il a perdu sa carte d’assurance-maladie, et il a vendu sa carte bleue d’hopital. Il a prêté sa passe d’autobus à quelqu’un qui ne lui a pas remis et il n’a jamais eu de permis de conduire. Quand il se sent rejeté par un endroit, il voyage sur le pouce, malgré les dangers de ce moyen de transport. Et il a des raisons valides de se sentir rejeté ici ou là. Il a des jugements contre lui au Québec, en Ontario et en Alberta. Il est « défaut mandat » à Winnipeg, Saskatoon, Laval, Halifax, Gander, Los Angeles CA, Portland MA et Burlington VT. Quand il est de passage à Montréal, il fait envoyer ses amendes à la Maison du Père. Il a eu des mauvaises expériences avec la police à Régina, Longueuil, Brantford, Hamilton et Ottawa. Il est recherché par certains éléments du crime organisé à Toronto et ailleurs. Un des mystères qui le suit comme une ombre est son nom : Job c’est un sobriquet. Il connaît son vrai nom mais ne le prononce jamais. Par contre, il a perdu la trace de sa date de naissance : pas facile d’avoir un certificat de naissance dans ces conditions… Il a peur des services sociaux et il se sent rejeté par le personnel hospitalier. Justement, le pansement qu’on lui a mis sur le genou devrait être changé mais il ne le changera probablement pas… Mais il y a pire : il ne veut pas prendre d’anti-psychotique. Il n’accepte pas l’avis que c’est indiqué pour lui. De toute façon, il ne pourrait pas entreposer une provision d’un mois (il se la ferait voler). Pour l’instant, il vit dans ce qui reste d’un bâtiment endommagé par un incendie qu’il partage avec d’autres vagabons malgré le moisissures, sans eau courante, mais avec au plus 100 Watts d’électricité piquée par un bricolage improvisé.
Il mange habituellement des rejets de magasins d’alimentation ou de restaurants.
Côté famille, il n’est pas chanceux : ses parents sont décédés, il est enfant unique. Job avait volé son oncle, de qui a déplu aux cousins. D’autres éléments de la parenté plus éloignée n’ont pas pu faire suivre leurs changements d’adresse : comme Job n’a pas d’adresse, il ne peut pas recevoir de courrier.
Sa scolarité a été interrompue par des échects et un désinterressement général. De toutes facons, peu de programmes conviennent a ceux qui, comme lui, n’ont pas terminé leur secondaire. Et la première étape avant l’admission, c’est de produire des doccuments qu’il n’a pas…
Son historique d’emploi n’est pas brillant. Il a déjà eu des emplois saisonniers sur des fermes mais les rejets qu’il reçoit depuis qu’il a perdu son numéro d’assurance sociale ont fini par le décourager.
Il paraît hirsute : pas rasé, vêtements délabrés, odeur fétide. Ses dents auraient besoin de réparations car la carie, ça ne s’arrange pas tout seul!
La saison qu’il redoute le plus, c’est l’hiver. Il garde espoir de se trouver un logement chauffé d’ici là. Mais cet espoir est-il fondé si il n’a pas de source de revenu? Il a une profonde méfiance des fonctionnaires et ne signera pas les formilaires qu’on lui présentera.
Concluons par un appel aux auteurs!
Ou Job devrait-il s’installer et quelles devraient être ses objectifs et ses priorités? Écrivez-nous au 2510 Sainte Hélène, Longueuil J4K 3V2 et si nous croyons que votre article le mérite, il sera publié dans le prochain IRIS.

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