samedi 13 septembre 2014

Conclusions de l'étude de l'agence de la santé mentale du Canada

L'approche du logement en premier et de suivi par une équipe professionnelle est souhaitable à Montréal pour appuyer les personnes ayant un problème de santé mentale.
Pour étudier les bienfaits d'un bon suivi, 469 participants ont été recrutés.  Ils avaient tous 18 ans et plus, vivaient une situation de logement précaire, se trouvaient légalement au Canada et n'étaient pas déjà clients d'un service de suivi intensif ou de suivi à intensité variable.  Bien sur, comme il s'agit d'une étude de santé mentale, ils avaient tous une maladie mentale grave et 78 % d'entre eux avaient un problème de drogue ou (et) d'alcool à l'entrevue initiale.  Les participants ont d'abord été classés dans deux groupes : 163 avaient des besoins élevés et 306 ont été évalués à besoin modérés.  Chacun de ces deux groupes est ensuite scindé en deux selon une répartition aléatoire en un sous-groupe témoin qui ne recevait pas de service de l'équipe et un sous-groupe qui bénéficiait d'aide au logement et de suivi des professionnels recrutés par l'agence.  91% des participants ont complété la dernière entrevue 24 mois après leur sélection.  Dans la mesure du raisonnable, les participants choisissaient le quartier qu'ils habitaient et l'agence a bénéficié de la coopération de 73 propriétaires à Montréal.  68 % des participants étaient des hommes et la moyenne d'age se situait à 44 ans.  La collaboration du CSSS Jeanne Mance, du CHUM, de la Mission Bon Accueil et de l'organisme Diogène a été appréciée.  Les modèles d'intervention qui ont inspiré l'agence sont "Pathways to housing" à Ney York et (pour le suivi à intensité variable) "Streets to home" à Toronto.
Les deux sous-groupes qui ont recu des services rapportaient moins d'anxiété, une meilleure santé physique, plus de contacts avec leur famille et moins de problèmes d'alcool et de drogues.
L'approche IPS (individual placement and support) a été offerte auprès des patients à besoins modérés  et 34% d'entre eux ont obtenu un emploi au cours de l'étude (comparé à 22 % pour le groupe témoin).
Les 659 places de refuge (plus une soixantaine pour des refuges réservés aux femmes) ne sont plus suffisants; on doit souvant refuser des sans abri.
Le coût de l'encadrement et du logement pour les personnes aidées est de 22,422$ par personne et par an pour fournir le suivi intensif (pour ceux qui ont un besoin élevé) et de 14,029$ par personne et par an pour fournir le suivi à intensité variable (pour ceux qui ont des besoins modérés).  En suivant les coûts associés aux services hospitaliers, de lits de refuge, de lits de prison et de frais de Cour des groupes témoins, on voit que 70% des coûts d'encadrement du programme sont recouvrés.  N'est-ce pas une meilleure facon de dépenser l'argent?
On peut lire le rapport complet de l'expérience de Montréal au:
www.mentalhealthcommission.ca/Francais/system/files/private/document/at_home_final_report_montreal_fre_0.pdf
Les trois conclusions générales sont : C'est possible d'implanter le principe du logement d'abord avec des appartements privés à Montréal.  C'est efficace : les participants bénéficient d'un logement qu'Ils ont choisi et d'une équipe de professionnels.  C'est rentable : grace aux économies réalisées sur d'autres services, à une meilleure santé physique et au retour au travail d'un plus grand nombre.
DONC, l'acces au service devrait être accru, on a besoin de plus de recherche dans la même ligne et les patients seront plus satisfaits des services qui leur sont attribués.
MAIS, contrairement à d'autres endroits qui ont participé à l'étude (Moncton, Toronto, Winnipeg et Vancouver) le gouvernement du Québec n'a pas continué à soutenir l'encadrement offert.