dimanche 24 novembre 2013

Le régime d'assurance-maladie est-il viable?

Pour que notre système de santé existe dans 25 ans, des réductions de coûts et de nouvelles sources de financement sont indispensables.
Stéphane Levert a été mandaté par l'institut canadien des actuaires pour examiner les tendances et l'impact du transfert canadien en matière de santé.  Les hypothèses de base sont une croissance de la population de 0.9% par an et une augmentation de la productivité de 1.3% par an.  L'historique des dépenses des provinces en matière de santé de 1996 à 2010 est de 5.5% par an.  Si on continue à ce rythme, toutes les ressouces de la province seront engagées en 2037, donc notre hypothèse de base sera de 3.5% par an.  Le vieillissement de la population sera tel que 46% de plus de médecins seront requis.  La part du privé dans notre système actuel est de 30% (physiothérapie, soins privés, la plupart des soins dentaires, etc.).  Plutôt que d'essayer de prédire l'inflation, on parlera toujours en dollars de 2012.
En 2012, les dépenses de santé assumées par les provinces se chiffraient à $28,250,000,000.au Québec et à $134,952,000,000 au Canada.  Les honoraires des médecins représentaient en 2012, $5,644,000,000.au Québec et $29,015,000,000. au Canada.  Nos hypothèses de travail nous indiquent qu'en 2037, les honoraires des médecins totaliseront $12,000,000,000 au Québec et $67,080,000,000. au Canada, soit 2.7% du produit interne brut  (PIB).  En 2012, les hopitaux dépensaient $10,997,000,000. en 2012 au Québec et 53,930,000,000. au Canada.  Les prévisions de base pour 2037 sont de $27,470,000,000. au Québec et $141,630,000,000.au Canada soit 5,7% du PIB pour les hôpitaux seulement.  En 2012, les médicaments coutaient $2,521,000,000 au Québec et $10,677,000,000. d'un océan à l'autre.  La prévision de base est de $6,770,000,000. au Québec et de $32,820,000,000. pour tout le pays soit 3,5 % du PIB, en 2037.
Nos hypothèses de travail nous mènent à la conclusion que en 2037, 12,7% du PIB serait réservé à la santé,
Les prévisions des actuaires établissent les dépenses du gouvernement provincial du Québec à $62,470,000,000 et les dépenses des gouvernements provinciaux à $315,180,000,000.pour le pays soit 65% des revenus gouvernementaux disponibles.  C' est sans compter l'explosion de diabète (qui a déjà été une maladie rare), d'hypertention, et d'obésité!
On doit prioriser les vaccins, le traitement de la tuberculose et des maladies contagieuses et les cliniques du voyageur et les controles à la frontière.  On doit se poser la question: est-ce que tous les traitements devraient être assumés par l'État?  La conclusion principale de l'étude est que le système actuel n'est pas viable et que des mesures de réduction des coûts et des sources additionnelles de financement sont nécessaires.  Sauront-nous accorder plus de place au privé pour qu'un système public puisse continuer d'exister?  Quelles lessons tireront-nous des débats du Obamacare américain?