dimanche 4 avril 2021

La prestation canadienne d'urgence

 Le coronavirus nous a forcé à revoir nos valeurs : famille, travail, télétravail, supervision d'enfants, école, role de l'état, entraide, vaccances (à l'étranger? voyage essentiel? faire le touriste dans une région voisine?), vendre le chalet ou au contraire en acquérir un pas trop loin, rénover la maison?

D'emblée, le premier ministre Justin Trudeau annonce 500 $ par semaine pour tous ceux qui sont sans travail pourvu qu'ils aient touché 5,000 $ de revenu dans la dernière année.  C'est une prestation tellement généreuse qu'au sénat des voix sont montées pour dénoncer que des employeurs se faisaient répondre par leurs ouvriers qu'ils ne retouneraient que si ils étaient payés sous la table.  L'organisation internationale du travail a recencé 1600 politiques de protection sociales depuis février 2020.  Des mesures totalisant 13,800,000,000 $US (c'est 13.5% du produit international brut !) ont été annoncées.  Les gouvernements essaient de rendre ces mesures aussi inclusives que possible : pas besoin d'avoir contribué à un fonds dans le passé, ouverture à plusieurs catégories d'emploi, pas de conditions comme se chercher un emploi...

Le résultat au Canada, c'est que 8,900,000 chômeurs ont touché cette prestation, à un coût de 82,000,000,000 $  L'argent a été distribué si rapidement qu'on déterminera plus tard si les conditions d'admissibilité étaient respectées.  Les fermiers qui comptent sur les travailleurs migrants sont dans une situation délicate.  Les étrangers ne veulent pas passer deux semaines en isolation puis être entassés dans des logements peu salubres.  D'autant plus qu'en tant que travailleurs étrangers ils ne sont pas couverts par l'assurance-maladie.  Comment convaincre des chômeurs confortables de passer 10 heures par jour au soleil à émonder, cueillir, moissonner, et être loin de leutr logis?

On doit continuer à se poser la question de l'avenir de l'aide gouvernementale.  Doit-elle assumer des risques que les assureurs ne veulent pas toucher?  Fournir des apprentissages plutôt qu'imprimer des chèques?  Limiter l'aide covid-19 à ceux qui ont effectivement la maladie et ont besoin d'argent?  Le chômage a diminué presque partout depuis l'été mais sommes-nous prêts à affronter une nouvelle vague avant une vccination généralisée?  Les pays pauvres n'ont pas de marge de manoeuvre et seront les derniers à avoir une bonne part de vaccins contre le covid-19.